
A tout juste 20 ans, Houcem Mohammedi a déjà lutté contre l’excision des jeunes filles et les violences faites aux femmes, œuvré pour la protection animale et a même créé son association « Sourire à tous » pour faciliter l’accès à l’éducation. Son travail associatif l’a conduit en Inde et a récemment été salué par l’association Moteur en partenariat avec le Festival de Cannes.
Bonjour Houcem. Vous êtes étudiant en première année du Programme Grande Ecole à Grenoble Ecole de Management. Vous avez à peine 20 ans et déjà un parcours exceptionnel. Quel chemin avez-vous parcouru pour arriver jusque-là ?
Houcem Mohammedi : J'ai commencé mes études par un Bac scientifique que j'ai obtenu avec mention bien. J'ai intégré durant mes années lycée une mission de service civique qui avait pour but de faire le lien entre les jeunes et la culture. Ayant un fort attrait pour la gestion de projets je me suis redirigé vers DUT technique de commercialisation afin d'acquérir toutes les compétences nécessaires pour développer mes projets personnels.
Après un service civique, j'ai eu la chance d'intégrer l'Institut de l'Engagement qui m'a permis de pouvoir développer « Sourire à tous » dans le sud de la France mais aussi d'intégrer Grenoble Ecole de Management*.
Dès juillet, j'ai intégré Unicef à Genève pour une campagne de fundraising contre l'excision forcée des jeunes filles dans le monde et les violences faites aux femmes. Lors de cette expérience j'ai pu lever plus de 40000 francs Suisses ce qui m'a permis en janvier d'intégrer 4 pattes, une des plus grandes ONG de protection animalière. J'ai également eu la chance de pouvoir intégrer BackMarket, entreprise leader dans le reconditionnement de téléphone, en gestion de la relation client.
Vous avez créé l'association Sourire à tous à 16 ans pour mettre en œuvre des projets concrets et développer des compétences transversales. Quatre ans plus tard, l'association est toujours active, et vous aussi ! Dites-nous-en plus.
H.M. : Sourire à tous est une association à but non lucratif qui a pour but de faciliter l'accès à l'éducation via 4 causes : la santé, l'environnement, la nutrition et la culture. Afin de pouvoir assurer un bon fonctionnement, j'ai obtenu une certification en gestion de conflits délivrée par HEC Montréal et une certification délivrée par Harvard en management de projet humanitaire. Ces certifications assurent aujourd'hui une plus grande crédibilité à l'association en France mais aussi à l'international vis-à-vis des différentes parties prenantes.
À l'international, nous avons notamment pu organiser un voyage humanitaire en Inde dans le deuxième plus grand bidonville à Dharavi pour permettre à plus de 20 jeunes filles d'accéder à l'éducation. Sourire à tous développe également de nombreux autres projets tels que la plantation de 1000 arbres fruitiers en guinée, des distributions alimentaires dans plus de 5 pays dans le monde et des opérations de la cataracte ou le financement d'appareil respiratoire.
En France, Sourire à tous est présente à Nîmes, Montpellier, Grenoble et Lyon. Nous y organisons des distributions alimentaires et vestimentaires en partenariat avec La Croix-Rouge. A ce titre, j'ai reçu la médaille d'honneur de la ville de Nîmes des mains du Maire en personne.
Je me vois bien devenir consultant en stratégie et en management des organisations non gouvernementales afin d'être cohérent avec mes expériences et compétences acquises dans le temps.
Vous avez également été récompensé pour un film tourné lors de votre mission en Inde. Quel était le projet et qu'envisagez-vous pour la suite ?
H.M. : Oui, dernièrement j'ai reçu une récompense de l'association Moteur qui conçoit et développe des actions pour donner confiance aux jeunes issus de milieux défavorisés dans une démarche inclusive, créatrice de liens entre les milieux sociaux et les territoires.
Pour être lauréat, j'ai tourné une vidéo en Inde durant mon voyage humanitaire sur Pierre Péan, un humanitaire français engagé dans la scolarisation des jeunes filles en Inde. Cette vidéo m'as permis d'obtenir un prix en partenariat avec le festival de Cannes. J'ai pu projeter ma vidéo lors d'une soirée au cinéma Gaumont sur les Champs Elysée en présence de Grand corps malade. J'écris actuellement un documentaire sur l'engagement humanitaire avec l'association Planètes de GEM afin de valoriser l'engagement associatif dans notre société.
En parallèle, je viens d'intégrer les Nations-Unies en tant que volontaire pour une mission de 3 mois au Kenya. Cette mission consiste à développer l'entreprenariat à impact solidaire et à lever de fonds pour financer un programme de mentoring. Dans le futur, j'aimerais finaliser la création d'un dispensaire au Népal et d'une médiathèque au Togo pour donner une nouvelle dimension à l'organisation.
Je me vois bien devenir consultant en stratégie et en management des organisations non gouvernementales afin d'être cohérent avec mes expériences et compétences acquises dans le temps.
* Depuis 2015, GEM est partenaire de l'Institut de l'Engagement et du Campus de l'Engagement. Dans ce cadre, cinq étudiants volontaires repérés pour leur potentiel, la qualité de leur engagement et l'intérêt de leur projet d'avenir sont sélectionnés chaque année pour une reprise d'étude exonérée de frais de scolarité au sein de l'un des programmes de GEM. Déjà 20 étudiants ont bénéficié de la prise en charge totale de leur frais de scolarité via ce dispositif.